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MOODBOARD POUR FATBERG

  • Writer: Philippe Nadouce
    Philippe Nadouce
  • 3 hours ago
  • 2 min read
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Fatberg — contes cruels du néolibéralisme

Par Philippe Nadouce

Fatberg rassemble dix nouvelles qui décrivent, sans complaisance, la face sombre du monde marchand : précarité, bureaucratie aveugle, violences banalisées et, malgré tout, rares éclairs d’humanité. À travers des personnages précarisés — intérimaires, serveurs de nuit, ouvriers, sauveteurs — le recueil compose une fresque sociale où l’indifférence et le profit broient les vies et les rêves. Tantôt noir, tantôt amer, toujours brûlant de vérité, Fatberg interroge la façon dont nos institutions et le marché transforment la souffrance en routine et les solidarités en petites combustions.

Dans Cop Lover, Pierre Baluarte, cuisinier et peintre, passe une nuit en cellule après avoir protégé des jeunes face à la brutalité policière. L’enfermement fait ressortir la faiblesse des corps, la vacuité des postures rageuses et la fragilité d’une solidarité qui vacille au moindre souffle de panique. La nouvelle frappe par son humour amer et sa lucidité morale.

Godet Grand plonge dans l’envers industriel : Momo, intérimaire, découvre un entrepôt-laboratoire où l’expérimentation sur des animaux et la routine administrative ensauvagent tout — des animaux aux hommes. La violence, banalisée par la précarité, devient une machine ordinaire. Le texte interroge comment la bureaucratie et les logiques d’emploi transforment des témoins en complices silencieux.

Dans Bistrot d’enfer, Julien, embauché au wagon-bar, est confronté à la misère du service itinérant et à la banalisation d’agressions sexuelles commises sous l’autoprotection des équipes. Témoin d’un viol sur une passagère vulnérable, il subit la violence des contrôleurs et le poids d’une hiérarchie qui temporise : la fiction éclaire l’impasse morale des témoins et la difficulté à faire triompher la justice quand l’institution se tait.

Autour de ces récits gravite l’image symbolique du fatberg — amas repoussant de déchets et de négligences — qui fait office de métaphore : accumulation des indifférences, conséquences pratiques d’un système qui jette et oublie. Nadouce transforme la colère en littérature, la stupéfaction en scènes précises, et offre un miroir sans fard de notre époque.



 
 
 

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