Je suis un intello précaire - Chronique du 18 juin 2018
Petit coup de projecteur sur la France des Lettres (mais vue par deux anars américains)
Salut les précaires ! Notre chronique d’aujourd’hui nous entraînera sur le plateau de Bernard Pivot, le 22 septembre 1978. C’est un coup de projecteur sur les belles Lettres françaises, nos philosophes post-modernes et nos intellectuels. Mais avant, une petite intro.
La France, un beau pays sans qui ce pauvre monde serait toujours dans les ténèbres du Moyen Age. Pour aller droit au cœur de l’idée, disons que nous, les Français, nous sommes pratiquement à l’origine de tout. Et nous faisons des jaloux. Noam Chomsky par exemple.
Figurez-vous que non seulement il crache sur les Lettres Françaises mais aussi sur nos intellectuels et nos philosophes. Dans leur immense majorité, dit-il, ils sont serviles avec tous les pouvoirs en place mais le plus étrange est qu’une grande partie d’entre eux étaient des stalinistes et des maoïstes décomplexés dans les années 70. Voyez un peu le coco.
Heureusement, on ne le voit jamais à la télévision ou dans les médias français ! Mais il ne s’arrête pas là : tout ce petit monde, la fine fleur de l’intelligentsia, vivrait dans l’idée grotesque d’une supposée grandeur de la France.
Il critique aussi notre vision de la liberté d’expression, pour lui plus proche du stalinisme (Encore ! Il fait un fixation !) que de la déclaration des droits de l’homme de 1789. Rassurons-nous, tout ce qui est extrême ne compte pas.
Alors, qu’est-ce que vient faire notre Bernard Pivot national dans cette lamentable affaire ? Eh bien, il sauve l’honneur, que voulez-vous. Voilà les images :
Pour les jeunes précaires qui nous liraient, le type en question, un certain Charles Bukowski, était un alcoolique américain notoire et il faut reconnaitre que notre Nanard avait eu du cran d’inviter ce coco en direct. On ne sait pas trop ce qu’il était venu faire sur ce plateau, au milieu de grosses pointures des Lettres françaises que nos voisins nous envient : des Catherine Paysan, des Marcel Mermoz (Non. Pas l’aviateur), des Cavanna, qui sont aujourd’hui étudiés dans les universités du monde libre et font la fierté des Lettres françaises.
On retiendra cette phrase bouleversante d’ironie de Bernard Pivot alors que Bukowski dégage, la queue entre les jambes :
« Finalement, il ne tient pas trop la bouteille cet écrivain américain. »
Cette remarque résume assez bien l’importance qu’aura eu Bernard Pivot dans le champ intellectuel français. C’est un précurseur. Ceux qui ont repris le flambeau à la télé lui doivent tout et encore aujourd’hui le lui rendent bien. Il a fait école.
Salut les précaires.
Si vous avez été charmé par la repartie de Bernard Pivot, sachez qu’il n’est pas mort et qu’il continue à sévir sur Twitter.
Bon. J’arrête là car je me sens comme une envie de gerber.